
Les commandements américain et britannique se seraient assurés que la libération de Paris le 25 août 1944 soit perçue comme la victoire des « Blancs uniquement », a révélé lundi 6 avril BBC Radio 4. Ils ont ainsi répondu favorablement à une requête du Général de Gaulle, qui souhaitait que la Libération soit l’œuvre de soldats français, en posant la condition suivante : « la division de Gaulle ne doit contenir aucun soldat noir », indique la BBC. « Il est plus souhaitable que la division mentionnée (la Deuxième Division Blindée) ci-dessus se compose de personnel blanc », écrivait en janvier 1944 dans une note « confidentielle » le chef d’Etat major d’Eisenhower, Walter Bedell Smith. « Ceci désignerait la Deuxième Division Blindée, qui ne compte qu’un quart de soldats indigènes, comme la seule formation française opérationnellement disponible pouvant être rendue cent pour cent blanche. »
A la requête française, le général britannique Frederick Morgan répondait en s’adressant au Commandement allié : « Il est regrettable que la seule formation Française 100% blanche soit une division blindée au Maroc (Deuxième Division Blindée). Toute autre division française est blanche à environ 40%. J’ai dit au colonel de Chevene que ses chances d’obtenir ce qu’il souhaite seront grandement améliorées s’il arrivait à fournir une division d’infanterie blanche. » Les Britanniques ne s’opposent pas pour autant à la requête. A l’époque, seuls les Américains pratiquaient une ségrégation officielle.
Les "Indigènes" privés du triomphe de la Libération
Les Alliés finiront par obtenir gain de cause en faisant appel à des soldats originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Syriens), ou encore à des militaires espagnols. Les Tirailleurs sénégalais, vocable désignant les troupes françaises issues des colonies d’Afrique de l’Ouest, qui ont constitué « 65% de Forces françaises libres » et dont 17 000 soldats sont tombés lors de la capitulation française en juin 1940, n’auront pas droit à un « accueil triomphal à Paris », souligne l’article de la BBC. De même, après la Libération, de nombreux soldats indigènes auraient été « dépouillés » de leurs uniformes. Comble de l’ingratitude des autorités françaises, leurs pensions sont gelées par la loi du 26 décembre 1959. C’est la "cristallisation".
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A la requête française, le général britannique Frederick Morgan répondait en s’adressant au Commandement allié : « Il est regrettable que la seule formation Française 100% blanche soit une division blindée au Maroc (Deuxième Division Blindée). Toute autre division française est blanche à environ 40%. J’ai dit au colonel de Chevene que ses chances d’obtenir ce qu’il souhaite seront grandement améliorées s’il arrivait à fournir une division d’infanterie blanche. » Les Britanniques ne s’opposent pas pour autant à la requête. A l’époque, seuls les Américains pratiquaient une ségrégation officielle.
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Les Alliés finiront par obtenir gain de cause en faisant appel à des soldats originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Syriens), ou encore à des militaires espagnols. Les Tirailleurs sénégalais, vocable désignant les troupes françaises issues des colonies d’Afrique de l’Ouest, qui ont constitué « 65% de Forces françaises libres » et dont 17 000 soldats sont tombés lors de la capitulation française en juin 1940, n’auront pas droit à un « accueil triomphal à Paris », souligne l’article de la BBC. De même, après la Libération, de nombreux soldats indigènes auraient été « dépouillés » de leurs uniformes. Comble de l’ingratitude des autorités françaises, leurs pensions sont gelées par la loi du 26 décembre 1959. C’est la "cristallisation".
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