Il est encore prématuré de parler de rupture entre le peuple et l’opposition :
Il me semble comprendre, à travers la métaphore du « droit d’aînesse », que pour M. Prao, l’opposition ivoirienne a cessé d’être porteuse d’espoir pour le peuple de Côte d’Ivoire. Cela viendrait du fait que les Ivoiriens sont si déçus des partis et des personnes de l’opposition, qu’ils n’ont plus en eux aucune confiance. Ces entités qui devraient incarner l’espérance des masses martyrisées par un pouvoir dictatorial sont aujourd’hui dans une posture telle que le peuple ne verrait plus en l’opposition des raisons d’espérer. Et M. Prao a d’autant plus raison que l’opposition ivoirienne se trouve aujourd’hui amorphe, inactive, inexistante, incapable de la moindre action. C’est là un constat indiscutable et je pense que le frère Prao en est peiné, de même que plusieurs citoyens du pays, moi-même compris, à mon modeste niveau ! Je partage la plupart des raisons qu’il avance, pour expliquer cette posture de l’opposition, à savoir « les calculs politiciens en déphasage avec les réalités du terrain », « les guerres de leadership » et les programmes de gouvernement qui ne vont pas au-delà des candidatures... A ces raisons qui me paraissent bien observées, je voudrais ajouter l’ego de certains dirigeants et le choix qu’ils opèrent parfois de faire fi de l’intérêt général pour manœuvrer pour le gain personnel, individuel. Tout cela est vrai ! Mais pas suffisant pour occasionner la rupture entre le peuple et l’opposition. Parce que le peuple, dans sa quasi-totalité est aujourd’hui dans l’opposition ! En Côte d’Ivoire, aujourd’hui, il y a le pouvoir de M. Ouattara et ses suiveurs d’un côté, avec leur Télévision interdite aux autres, leur Etat ethnique de rattrapage, dont la gestion est traversée par toutes sortes de scandales, le bradage de tout le patrimoine avec la recomposition de la population et de la nationalité, et le sabordage de tout principe régalien, le tout assaisonné du naufrage économique à l’aune du surendettement ; et de l’autre côté, il ya le peuple et tous ceux qui sont rejetés par le pouvoir en place : ceux-là se retrouvent d’office dans l’opposition et certains sont organisés en partis politiques. Il ne peut donc pas y avoir de hiatus entre le peuple et l’opposition, parce que ce sont des entités qui se retrouvent dans la même galère ! Il y a juste que des dirigeants de l’opposition ne cherchent qu’à être assimilés par les régnants, avec qui il n’est pas exagéré de dire qu’ils entre en complicité secrète. Ces gens-là ont renoncé à ramer aux côtés du peuple. Ils sont fatigués d’être dans l’opposition. Certains propos et actes de ces dirigeants les trahissent, et il n’y a qu’eux-mêmes pour ne pas s’en rendre compte. En tout cas, pour le moment, le peuple est disposé à suivre le leader qui veut bien l’aider à ramer comme il faut, pour sortir de l’étau de souffrance que la France a mis en place contre lui. Les peuples, quand ils sont avertis, se détournent toujours des leaders qui les trahissent ; et le peuple ivoirien saura aujourd’hui reconnaître celui qui est en phase avec ses intérêts de celui qui voudraient se servir de son soutien pour satisfaire des ambitions égoïstes, individuelles et personnelles.
Se rassembler pour faire évoluer les choses : oui ! Mais dans quelle direction ?
Monsieur Prao a raison d’appeler à un rassemblement de l’opposition. Oui ! Il faut se rassembler. Et le frère propose des actions communes à mener ! C’est une excellente idée que ces actions sur des sujets fondamentaux, que sont l’accès aux médias d’Etat, le désarmement des supplétifs de tous ordres, une Commission Electorale démocratique etc. Le problème ici, c’est, dans quel esprit opérer ce nécessaire rassemblement en vue de ces actions, quand on sait que certains actes peuvent n’être que du simulacre ? Comment défendre effectivement l’intérêt général dans un grand rassemblement ? Aujourd’hui, la preuve est faite que des responsables de l’opposition, sur qui on fondait de gros espoirs, ont tourné casaque. Je ne citerai pas de nom, mais le frère Prao doit pouvoir me suivre, autant que les autres lecteurs ! On se retrouve comme dans une répétition de l’histoire : rappelons qu’au milieu des années 1940, lorsqu’avec la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les mouvements de rejet du colonialisme naquirent en Afrique, avec l’éclosion des premiers syndicats et partis politiques, parmi lesquels le Syndicat Agricole Africain (SAA) de Félix Houphouët, puis le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) avec Houphouët comme leader, la lutte pour la libération était bien engagée. A partir du milieu de 1950, les impérialistes ont récupéré ou liquidé tous les leaders significatifs, et dès 1956, la lutte de libération a tourné à la collaboration, une compromission dont nous payons aujourd’hui le prix fort. Houphouët, ayant choisi de collaborer, a phagocyté en Côte d’Ivoire tous les mouvements de refus du colonialisme. Ailleurs en Afrique, Il a combattu et aidé à liquider tous les vrais résistants et a même renié, au Cameroun, l’Union de Populations de Cameroun (UPC), pourtant membre du RDA, abandonnant ses camarades à la cruauté sans limite du colonisateur français. L’histoire un jour devra dévoiler toutes les vérités ! Mais en attendant, interrogeons-nous, pour éviter les erreurs du passé : doit-on se rassembler pour faire le jeu de l’oppresseur, comme à ce moment-là de notre histoire, ou pour intensifier la lutte ?... Moi, je suis pour un rassemblement autour de valeurs clairement comprises et bien acceptées de tous : un rassemblement de l’opposition avec à la tête des personnes qui regardent dans la même direction que le peuple et non avec des gens qui se croient absouts de toute erreur et qui voudrait faire de tous les autres des suiveurs ; ou encore des gens qui prennent leur feuille de route chez l’oppresseur, pour venir conduire les troupes dans la collaboration-capitulation ! Juste un mot lorsque le frère Prao parle de « primaires de l’opposition », je veux croire qu’il pense au fait que tout le monde puisse se présenter à une élection et que c’est le premier tour qui constitue dans ce cas « l’épreuve primaire », tous les autres candidats ayant les mêmes intérêts s’alignant derrière celui d’entre eux qui sera le mieux classé. L’option de candidature unique étant évidemment un non sens.
Que Dieu nous assiste !
Bédi Holy
Il me semble comprendre, à travers la métaphore du « droit d’aînesse », que pour M. Prao, l’opposition ivoirienne a cessé d’être porteuse d’espoir pour le peuple de Côte d’Ivoire. Cela viendrait du fait que les Ivoiriens sont si déçus des partis et des personnes de l’opposition, qu’ils n’ont plus en eux aucune confiance. Ces entités qui devraient incarner l’espérance des masses martyrisées par un pouvoir dictatorial sont aujourd’hui dans une posture telle que le peuple ne verrait plus en l’opposition des raisons d’espérer. Et M. Prao a d’autant plus raison que l’opposition ivoirienne se trouve aujourd’hui amorphe, inactive, inexistante, incapable de la moindre action. C’est là un constat indiscutable et je pense que le frère Prao en est peiné, de même que plusieurs citoyens du pays, moi-même compris, à mon modeste niveau ! Je partage la plupart des raisons qu’il avance, pour expliquer cette posture de l’opposition, à savoir « les calculs politiciens en déphasage avec les réalités du terrain », « les guerres de leadership » et les programmes de gouvernement qui ne vont pas au-delà des candidatures... A ces raisons qui me paraissent bien observées, je voudrais ajouter l’ego de certains dirigeants et le choix qu’ils opèrent parfois de faire fi de l’intérêt général pour manœuvrer pour le gain personnel, individuel. Tout cela est vrai ! Mais pas suffisant pour occasionner la rupture entre le peuple et l’opposition. Parce que le peuple, dans sa quasi-totalité est aujourd’hui dans l’opposition ! En Côte d’Ivoire, aujourd’hui, il y a le pouvoir de M. Ouattara et ses suiveurs d’un côté, avec leur Télévision interdite aux autres, leur Etat ethnique de rattrapage, dont la gestion est traversée par toutes sortes de scandales, le bradage de tout le patrimoine avec la recomposition de la population et de la nationalité, et le sabordage de tout principe régalien, le tout assaisonné du naufrage économique à l’aune du surendettement ; et de l’autre côté, il ya le peuple et tous ceux qui sont rejetés par le pouvoir en place : ceux-là se retrouvent d’office dans l’opposition et certains sont organisés en partis politiques. Il ne peut donc pas y avoir de hiatus entre le peuple et l’opposition, parce que ce sont des entités qui se retrouvent dans la même galère ! Il y a juste que des dirigeants de l’opposition ne cherchent qu’à être assimilés par les régnants, avec qui il n’est pas exagéré de dire qu’ils entre en complicité secrète. Ces gens-là ont renoncé à ramer aux côtés du peuple. Ils sont fatigués d’être dans l’opposition. Certains propos et actes de ces dirigeants les trahissent, et il n’y a qu’eux-mêmes pour ne pas s’en rendre compte. En tout cas, pour le moment, le peuple est disposé à suivre le leader qui veut bien l’aider à ramer comme il faut, pour sortir de l’étau de souffrance que la France a mis en place contre lui. Les peuples, quand ils sont avertis, se détournent toujours des leaders qui les trahissent ; et le peuple ivoirien saura aujourd’hui reconnaître celui qui est en phase avec ses intérêts de celui qui voudraient se servir de son soutien pour satisfaire des ambitions égoïstes, individuelles et personnelles.
Se rassembler pour faire évoluer les choses : oui ! Mais dans quelle direction ?
Monsieur Prao a raison d’appeler à un rassemblement de l’opposition. Oui ! Il faut se rassembler. Et le frère propose des actions communes à mener ! C’est une excellente idée que ces actions sur des sujets fondamentaux, que sont l’accès aux médias d’Etat, le désarmement des supplétifs de tous ordres, une Commission Electorale démocratique etc. Le problème ici, c’est, dans quel esprit opérer ce nécessaire rassemblement en vue de ces actions, quand on sait que certains actes peuvent n’être que du simulacre ? Comment défendre effectivement l’intérêt général dans un grand rassemblement ? Aujourd’hui, la preuve est faite que des responsables de l’opposition, sur qui on fondait de gros espoirs, ont tourné casaque. Je ne citerai pas de nom, mais le frère Prao doit pouvoir me suivre, autant que les autres lecteurs ! On se retrouve comme dans une répétition de l’histoire : rappelons qu’au milieu des années 1940, lorsqu’avec la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les mouvements de rejet du colonialisme naquirent en Afrique, avec l’éclosion des premiers syndicats et partis politiques, parmi lesquels le Syndicat Agricole Africain (SAA) de Félix Houphouët, puis le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) avec Houphouët comme leader, la lutte pour la libération était bien engagée. A partir du milieu de 1950, les impérialistes ont récupéré ou liquidé tous les leaders significatifs, et dès 1956, la lutte de libération a tourné à la collaboration, une compromission dont nous payons aujourd’hui le prix fort. Houphouët, ayant choisi de collaborer, a phagocyté en Côte d’Ivoire tous les mouvements de refus du colonialisme. Ailleurs en Afrique, Il a combattu et aidé à liquider tous les vrais résistants et a même renié, au Cameroun, l’Union de Populations de Cameroun (UPC), pourtant membre du RDA, abandonnant ses camarades à la cruauté sans limite du colonisateur français. L’histoire un jour devra dévoiler toutes les vérités ! Mais en attendant, interrogeons-nous, pour éviter les erreurs du passé : doit-on se rassembler pour faire le jeu de l’oppresseur, comme à ce moment-là de notre histoire, ou pour intensifier la lutte ?... Moi, je suis pour un rassemblement autour de valeurs clairement comprises et bien acceptées de tous : un rassemblement de l’opposition avec à la tête des personnes qui regardent dans la même direction que le peuple et non avec des gens qui se croient absouts de toute erreur et qui voudrait faire de tous les autres des suiveurs ; ou encore des gens qui prennent leur feuille de route chez l’oppresseur, pour venir conduire les troupes dans la collaboration-capitulation ! Juste un mot lorsque le frère Prao parle de « primaires de l’opposition », je veux croire qu’il pense au fait que tout le monde puisse se présenter à une élection et que c’est le premier tour qui constitue dans ce cas « l’épreuve primaire », tous les autres candidats ayant les mêmes intérêts s’alignant derrière celui d’entre eux qui sera le mieux classé. L’option de candidature unique étant évidemment un non sens.
Que Dieu nous assiste !
Bédi Holy