Avant que les Ivoiriens ne le découvrent à la fin des années 80, l’on avait tellement vanté les mérites de ce «technocrate» issu du gratin des grands économistes experts de Bretton Woods, en particulier du Fonds monétaire international (FMI). C’était le médecin dont la Côte d’Ivoire, disait-on, avait besoin pour redresser son économie atteinte de marasme. On l’imposa donc au vieux Félix Houphouët-Boigny, grabataire, à l’article de la mort.
Le panégyrique de cet homme était à son comble quand il prit fonction en 1990, en tant que président du Comité interministériel de la coordination du programme de stabilisation et de relance économique. Avant d’être premier ministre peu de temps après. Enivré par tant d’éloges, il se croyait sorti de la cuisse de Jupiter et méprisait la quasi-totalité des collaborateurs de son nouveau patron. Depuis, l’orgueil n’a jamais pris congé de Ouattara Dramane Alassane qui échoua naturellement dans sa mission de «médecin» économiste.
Les Ivoiriens et l’Afrique entière découvrirent alors que ce ci-devant citoyen burkinabé n’était qu’un thaumaturge, à l’instar de Grigori Efimovitch Raspoutine qui usa de mille stratagèmes pour s’introduire à Tsarskoïe Selo (palais royal de Russie) où il tenta de tout régenter. Mal lui en prit…
Plusieurs d’entre nous avaient cru que, parvenu au pouvoir (et comment !), l’homme s’entourerait de cadres réellement expérimentés, capables de l’aider à faire mieux que ses prédécesseurs dans la fonction de chef d’État. Nenni ! Il suffit de regarder le fonctionnement, les pratiques d’Hamed Bakayoko et de bien d’autres pour se convaincre que la Côte d’Ivoire vit un grand paradoxe. Ces gens-là ne sont ministres que pour être cravatés à défier toute la Croatie, à faire bombance, et à se balader en avion. Si nous croyons qu’ils sont capables de produire des résultats pour le bien-être des Ivoiriens, eh bien, buvons de l’eau fraîche et dormons !
Comment ce pays qui peut se targuer de regorger de centaines de cadres aux valeurs indiscutables peut-il se doter d’un gouvernement qui patauge dans une telle mare de médiocrité ?
La réponse à cette question, nous la connaissons.
Jacques Mian d'Anomatuepin