
«Je suis venu respirer l’air de la liberté», soupire-t-il d’un ton presque badin, quand on lui demande ce qu’il est venu faire à Paris. Jean Ping n’a pas perdu l’ironie discrète du diplomate qu’il a longtemps été : ministre des Affaires étrangères de son pays, le Gabon, puis président de l’Assemblée générale des Nations unies, et enfin plus récemment, jusqu’en 2012, de la commission de l’Union africaine. Mais ce vendredi d’automne ensoleillé, c’est l’homme qui revendique être le vrai président élu de son pays qui reçoit Libération dans le salon d’un grand hôtel parisien, pour son premier entretien avec la presse française. Bien sûr, sa première sortie du Gabon depuis les élections du 27 août est surtout «une visite politique», admet-il d’emblée. Un voyage qui n’avait rien d’évident, selon lui : «Il a tout de même fallu que l’ONU envoie une lettre pour demander qu’on me laisse enfin sortir du pays.»
Jean Ping est arrivé à Paris ce même vendredi à l’aube, accueilli comme un héros par une foule en liesse à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulles. La diaspora gabonaise, très mobilisée depuis le scrutin, lui a offert ce bain de foule dont il s’estime volé à Libreville, la capitale du Gabon. «J’y vis comme si j’étais en résidence surveillée. Devant ma maison, il y a en permanence un camion de gendarmes et même parfois un tank. On me fait comprendre qu’il vaut mieux que je ne sorte pas, on distille des rumeurs qui sont autant de menaces et on s’arrange pour que je l’apprenne», énumère-t-il, persuadé que si son quartier général a été bombardé le 31 août par les forces de l’ordre, «c’est parce qu’on était persuadé que je m’y trouvais moi aussi».
Étonnamment confiant sur l’issue du bras de fer
«On» ? L’accusation vise bien sûr le régime d’Ali Bongo, déclaré président à l’issue du scrutin. Officiellement d’abord avec 49,9 % des suffrages et seulement 5 000 voix d’écart devant Jean Ping, son principal challenger lors de ce scrutin. Puis dans un second temps, avec un score encore plus haut, 50,6 % des voix, après le recours devant une Cour constitutionnelle dont l’impartialité a été mise en doute non seulement par l’opposition mais aussi par l’Union européenne, qui avait dépêché des observateurs sur place. Mercredi, deux jours avant l’arrivée de Jean Ping à Paris, le Parlement européen évoquait justement la présidentielle gabonaise. «Cette élection a été manipulée», a alors martelé à Bruxelles le social-démocrate allemand Jo Leinen, qui dirigeait la délégation parlementaire européenne venue observer le scrutin d’août.
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Jean Ping est arrivé à Paris ce même vendredi à l’aube, accueilli comme un héros par une foule en liesse à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulles. La diaspora gabonaise, très mobilisée depuis le scrutin, lui a offert ce bain de foule dont il s’estime volé à Libreville, la capitale du Gabon. «J’y vis comme si j’étais en résidence surveillée. Devant ma maison, il y a en permanence un camion de gendarmes et même parfois un tank. On me fait comprendre qu’il vaut mieux que je ne sorte pas, on distille des rumeurs qui sont autant de menaces et on s’arrange pour que je l’apprenne», énumère-t-il, persuadé que si son quartier général a été bombardé le 31 août par les forces de l’ordre, «c’est parce qu’on était persuadé que je m’y trouvais moi aussi».
Étonnamment confiant sur l’issue du bras de fer
«On» ? L’accusation vise bien sûr le régime d’Ali Bongo, déclaré président à l’issue du scrutin. Officiellement d’abord avec 49,9 % des suffrages et seulement 5 000 voix d’écart devant Jean Ping, son principal challenger lors de ce scrutin. Puis dans un second temps, avec un score encore plus haut, 50,6 % des voix, après le recours devant une Cour constitutionnelle dont l’impartialité a été mise en doute non seulement par l’opposition mais aussi par l’Union européenne, qui avait dépêché des observateurs sur place. Mercredi, deux jours avant l’arrivée de Jean Ping à Paris, le Parlement européen évoquait justement la présidentielle gabonaise. «Cette élection a été manipulée», a alors martelé à Bruxelles le social-démocrate allemand Jo Leinen, qui dirigeait la délégation parlementaire européenne venue observer le scrutin d’août.
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