"C'est une décision unilatérale et nous sommes mis devant le fait accompli, en violation des principes directeurs des Nations unies concernant les droits des consommateurs !". Doukoua Godé, président de la confédération des organisations de consommateurs de Côte d'Ivoire est furieux ce jeudi 21 mai. La veille, à l'issue d'un conseil des ministres qui s'est tenu à Odienné (nord-ouest), le porte-parole du gouvernement a annoncé une révision à la hausse des tarifs de l'électricité à compter du 1er juin, sans donner plus de précision sur son ampleur. Actuellement, le prix du kilowatt-heure (kWh) est de 36,05 F CFA jusqu'à 80 kWh de consommation/bimestre, et de 73,99 F CFA au-delà.
Si les nouveaux prix n'ont pas encore été divulgués, de nombreux Ivoiriens redoutent déjà leurs répercussions sur la vie courante. "Avant d'arrêter une telle mesure, il faut tenir compte des besoins de la majorité… Le développement tant souhaité ne doit pas seulement être économique il doit aussi être social", défend Doukoua Godé.
Bruno Nabagné Koné, ministre des Technologies de l'information et de la communication (Tic) et porte-parole du gouvernement, a défendu cette augmentation, expliquant que le "prix de vente de l'électricité est bas par rapport au coût de production".
Le ministre ivoirien a rappelé que les comptes de l'opérateur national d'électricité, "en équilibre précaire" aujourd'hui, ont enregistré jusqu'à "200 milliards de F CFA de déficit ces dernières années". Aussi, la hausse des tarifs devait permettre à la Côte d'Ivoire "d'éviter de faire face à de nouveaux déficits et à des délestages" et de "réaliser les ambitions qu'elle s'est donnée en matière de couverture et d'accès en électricité".
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