Soul To Soul et le Plan commun
Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul est en détention depuis le lundi 9 octobre 2017. Bien que directeur du Protocole de Soro Kigbafori Guillaume, président de l'Assemblée nationale, et ministre plénipotentiaire, il a été arrêté manu militari et incarcéré à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca, plus grande prison civile de Côte d'Ivoire) pour détention illégale d'armes de guerre et atteinte à la sûreté de l'État.
Soul To Soul ne jouit pas du privilège de juridiction et est justiciable devant une juridiction de droit commun. Selon l'article 156 de la Constitution créant la IIIè République, "la Haute Cour de justice, juridiction d'exception (qui refuse de voir le jour), juge le Président de la République, le Vice-président de la République et les membres du Gouvernement".
Or, le ministre plénipotentiaire, même si selon la définition du dictionnaire de français Larousse, est "le représentant de l'État auprès d'un autre pays, chargé des pleins pouvoirs pour accomplir une mission, grade le plus élevé de la carrière diplomatique", n'est pas membre du Gouvernement et peut être inculpé par un juge d'instruction de droit commun.
Le plus intéressant dans l'affaire est ailleurs et est révélé par un sachant, Touré Moussa, chef du service communication du président de l'Assemblée nationale. Il soutient mordicus que les près de 15 tonnes d'arsenal de guerre découvertes en mai 2017 au domicile de Soul To Soul à Bouaké ne sont pas une cache d'armes mais un dépôt d'armes. Il y a nuance. Les autorités civiles et militaires savaient donc son existence étant donné que cette résidence n'a servi qu'à entreposer ce stock d'armes pour conduire l'option militaire qui avait été retenue en lieu et place de la résolution politique de la crise post-électorale.
Ainsi, Touré Moussa va plus loin pour affirmer qu'à l'effet de chasser Laurent Gbagbo du pouvoir en 2011 et mater ses partisans, avec les milliers de morts que le pays à connus, un Plan commun a été élaboré : disséminer, partout sur l'étendue du territoire national, diverses caches d'armes de guerre dont certaines "sont chez des proches d'Alassane Ouattara". Une a été découverte à Sakassou et une autre à Attécoubé, et ce n'est pas fini.
Le chef du service communication du président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire trahit un secret de Polichinelle: la rébellion armée, adoubée par l'ONU et la France qui l'encadraient tous azimuts (entraînement, équipement et renseignement), a allègrement contourné l'embargo sur les armes. Dont elle s'est dotée en quantité et en qualité. Et l'astuce tout trouvée a été d'accabler le régime Gbagbo pour le livrer à la vindicte internationale et détourner l'attention.
Ferro M. Bally
Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul est en détention depuis le lundi 9 octobre 2017. Bien que directeur du Protocole de Soro Kigbafori Guillaume, président de l'Assemblée nationale, et ministre plénipotentiaire, il a été arrêté manu militari et incarcéré à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca, plus grande prison civile de Côte d'Ivoire) pour détention illégale d'armes de guerre et atteinte à la sûreté de l'État.
Soul To Soul ne jouit pas du privilège de juridiction et est justiciable devant une juridiction de droit commun. Selon l'article 156 de la Constitution créant la IIIè République, "la Haute Cour de justice, juridiction d'exception (qui refuse de voir le jour), juge le Président de la République, le Vice-président de la République et les membres du Gouvernement".
Or, le ministre plénipotentiaire, même si selon la définition du dictionnaire de français Larousse, est "le représentant de l'État auprès d'un autre pays, chargé des pleins pouvoirs pour accomplir une mission, grade le plus élevé de la carrière diplomatique", n'est pas membre du Gouvernement et peut être inculpé par un juge d'instruction de droit commun.
Le plus intéressant dans l'affaire est ailleurs et est révélé par un sachant, Touré Moussa, chef du service communication du président de l'Assemblée nationale. Il soutient mordicus que les près de 15 tonnes d'arsenal de guerre découvertes en mai 2017 au domicile de Soul To Soul à Bouaké ne sont pas une cache d'armes mais un dépôt d'armes. Il y a nuance. Les autorités civiles et militaires savaient donc son existence étant donné que cette résidence n'a servi qu'à entreposer ce stock d'armes pour conduire l'option militaire qui avait été retenue en lieu et place de la résolution politique de la crise post-électorale.
Ainsi, Touré Moussa va plus loin pour affirmer qu'à l'effet de chasser Laurent Gbagbo du pouvoir en 2011 et mater ses partisans, avec les milliers de morts que le pays à connus, un Plan commun a été élaboré : disséminer, partout sur l'étendue du territoire national, diverses caches d'armes de guerre dont certaines "sont chez des proches d'Alassane Ouattara". Une a été découverte à Sakassou et une autre à Attécoubé, et ce n'est pas fini.
Le chef du service communication du président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire trahit un secret de Polichinelle: la rébellion armée, adoubée par l'ONU et la France qui l'encadraient tous azimuts (entraînement, équipement et renseignement), a allègrement contourné l'embargo sur les armes. Dont elle s'est dotée en quantité et en qualité. Et l'astuce tout trouvée a été d'accabler le régime Gbagbo pour le livrer à la vindicte internationale et détourner l'attention.
Ferro M. Bally