Le pouvoir diabolique
Qu’y a-t-il d’aussi diabolique dans le pouvoir pour que certains dirigeants du continent en soient si enivrés ? Parce qu’autrement, aucune logique rationnelle ne saurait rendre compte du retournement de situation auquel Alassane Ouattara prépare aussi bien les Ivoiriens que le monde entier. En effet, on se rappelle bien que ce président-là avait, avant sa réélection en 2015, fermement promis qu’il n’irait pas au-delà de 2020. Promesse qu’il avait du reste renouvelée au moment du referendum constitutionnel. Bref, personne n’aurait imaginé qu’à un an de la fin de son ultime mandat constitutionnel, le débat sur un troisième bail se poserait en Côte d’Ivoire. Pourtant, nous y sommes aujourd’hui. Et le comble, c’est que c’est ce même président qui entretient le flou et la confusion. C’est à la fois décevant et déprimant !
ADO comme un dinosaure
D’une certaine façon, de la part d’Alassane Ouattara, une telle attitude est quelque peu surprenante. Avec son profil d’économiste chevronné et de banquier dont les compétences sont reconnues à travers le monde, on ne l’aurait cru en mesure de s’approprier cette duplicité. Les coups bas et autres retournements de situation, des politiciens avec le profil d’ADO ne devraient pas en user. On les croirait ayant une plus grande estime d’eux-mêmes et par conséquent, rechignant à descendre aussi bas dans la politique politicienne. Malheureusement, ce serait se tromper. La dizaine d’années qu’il aura passées à la tête du pays auront permis à Ouattara de s’acclimater et d’acquérir les réflexes des vieux dinosaures. D’où ce va-et-vient interminable dont l’objectif est manifestement de faire avaliser l’éventualité qu’il puisse briguer un troisième mandat.
Un scénario avec des risques
Cependant, une chose est certaine. Le scénario du troisième mandat n’est pas sans risques pour la Côte d’Ivoire. Déjà que le pays n’a pas fini de panser les plaies consécutives à la crise post électorale de 2010-2011. Or, on sent déjà les tensions en perspectives. Entre ADO et Bédié, la guerre est ouverte. Les échanges peu amicaux que les deux ont eus ce week-end en sont l’illustration parfaite. Par ailleurs, Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale demeure un jeune loup aux dents longues et aux agissements imprévisibles. Quant à lui, avec l’éventualité de sa sortie de prison, Gbagbo pourrait jouer les trouble-fêtes. Autant dire un cocktail suffisamment explosif, dans un pays où le feu couve toujours sous la cendre. Pourtant, il n’y a pas que ces risques à court terme qui devraient préoccuper. A 77 ans révolus, si Alassane Ouattara décidait de briguer un nouveau mandat en 2020, l’option intégrerait le risque qu’il finisse ses jours au pouvoir, sans avoir sereinement préparé une succession. Comme cela s’est passé dans de nombreux pays, ce serait alors la porte ouverte à toutes les incertitudes. Ce qui reviendrait à trahir son pays.
Boubacar Sanso BARRY
In ledjely.com (GUINÉE)
Qu’y a-t-il d’aussi diabolique dans le pouvoir pour que certains dirigeants du continent en soient si enivrés ? Parce qu’autrement, aucune logique rationnelle ne saurait rendre compte du retournement de situation auquel Alassane Ouattara prépare aussi bien les Ivoiriens que le monde entier. En effet, on se rappelle bien que ce président-là avait, avant sa réélection en 2015, fermement promis qu’il n’irait pas au-delà de 2020. Promesse qu’il avait du reste renouvelée au moment du referendum constitutionnel. Bref, personne n’aurait imaginé qu’à un an de la fin de son ultime mandat constitutionnel, le débat sur un troisième bail se poserait en Côte d’Ivoire. Pourtant, nous y sommes aujourd’hui. Et le comble, c’est que c’est ce même président qui entretient le flou et la confusion. C’est à la fois décevant et déprimant !
ADO comme un dinosaure
D’une certaine façon, de la part d’Alassane Ouattara, une telle attitude est quelque peu surprenante. Avec son profil d’économiste chevronné et de banquier dont les compétences sont reconnues à travers le monde, on ne l’aurait cru en mesure de s’approprier cette duplicité. Les coups bas et autres retournements de situation, des politiciens avec le profil d’ADO ne devraient pas en user. On les croirait ayant une plus grande estime d’eux-mêmes et par conséquent, rechignant à descendre aussi bas dans la politique politicienne. Malheureusement, ce serait se tromper. La dizaine d’années qu’il aura passées à la tête du pays auront permis à Ouattara de s’acclimater et d’acquérir les réflexes des vieux dinosaures. D’où ce va-et-vient interminable dont l’objectif est manifestement de faire avaliser l’éventualité qu’il puisse briguer un troisième mandat.
Un scénario avec des risques
Cependant, une chose est certaine. Le scénario du troisième mandat n’est pas sans risques pour la Côte d’Ivoire. Déjà que le pays n’a pas fini de panser les plaies consécutives à la crise post électorale de 2010-2011. Or, on sent déjà les tensions en perspectives. Entre ADO et Bédié, la guerre est ouverte. Les échanges peu amicaux que les deux ont eus ce week-end en sont l’illustration parfaite. Par ailleurs, Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale demeure un jeune loup aux dents longues et aux agissements imprévisibles. Quant à lui, avec l’éventualité de sa sortie de prison, Gbagbo pourrait jouer les trouble-fêtes. Autant dire un cocktail suffisamment explosif, dans un pays où le feu couve toujours sous la cendre. Pourtant, il n’y a pas que ces risques à court terme qui devraient préoccuper. A 77 ans révolus, si Alassane Ouattara décidait de briguer un nouveau mandat en 2020, l’option intégrerait le risque qu’il finisse ses jours au pouvoir, sans avoir sereinement préparé une succession. Comme cela s’est passé dans de nombreux pays, ce serait alors la porte ouverte à toutes les incertitudes. Ce qui reviendrait à trahir son pays.
Boubacar Sanso BARRY
In ledjely.com (GUINÉE)